Le Cimetière des Oubliés de Cadillac, dit aussi le cimetière des fous, est un lieu chargé de mémoire.
C’est en 1920 que l’hôpital psychiatrique de Cadillac achète une parcelle de terrain jouxtant le cimetière municipal pour y enterrer les aliénés décédés pendant leur séjour.
Il faut dire qu’après la Première Guerre mondiale, nombreux sont les « mutilés du cerveau », comme on appelle, qui ont fini leurs jours à ce qu’on appelle encore l’asile d’aliénés.
On y trouve donc beaucoup d’anciens combattants.
Ces « mutilés du cerveau » sont en réalité des gueules cassées invisibles…
Le cimetières des oubliés abrite environ 900 tombes, pour la plupart en pleine terre, surmontées d’une croix de fer dont la plaque commémorative s’est effacée avec le temps.
Ce sont bien des oubliés qui y reposent, et parmi eux au moins 88 tirailleurs sénégalais.
Il abrite aussi des prisonniers de guerre allemands, autrichiens, hongrois.
Le Cimetière des Oubliés de Cadillac a fait l’objet d’un projet de restauration en 2018, qui s’est soldé par son inauguration en septembre 2020.
Vous pouvez en apprendre plus en lisant le très bon article de la revue Far Ouest a consacré au Cimetière des Oubliés de Cadillac.
Voici quelques vues du cimetière.
On est saisi, lorsqu’on se promène entre les sépultures, par la charge mémorielle du lieu.
La proximité du cimetière municipal, que l’on rejoint par une porte, renforce cette impression. Les tombes y sont plus visibles, entretenues, renforçant ainsi l’impression de désolation de celles du Cimetière des oubliés.
Difficile d’évoquer le Cimetière des Oubliés sans parler du roman de François Noudelmann, Les Enfants de Cadillac dont voici le résumé :
En 1911, fuyant les persécutions contre les Juifs en Lituanie, Chaïm, le grand-père du narrateur arrive en France. Afin d’obtenir la nationalité française, il s’engage dans l’armée et prend part à la Grande Guerre. Il est gravement blessé par une bombe chimique. Il passe vingt ans en hôpital psychiatrique, avant de mourir dans l’anonymat.
En 1940, Albert, le père du narrateur, est fait prisonnier et dénoncé comme Juif. Lors de la libération des camps, il met plusieurs semaines à rejoindre la France à pied depuis la Pologne. Il risque plusieurs fois d’être exécuté par des soldats nazis en déroute ou des militaires russes avides.
Dans ce premier roman époustouflant, François Noudelmann emporte le lecteur dans les tumultes des deux conflits mondiaux. Les destins de son grand-père et de son père sont de véritables épopées, à travers lesquelles l’auteur questionne son identité française.
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Mon studio photo est situé à Bordeaux mais j’ai désormais un studio secondaire tout près de Cadillac et je peux même dans tout l’Entre-deux-Mers.
